Une bonne offensive contre la défensive du cancer du foie

Depuis 1970, le nombre de cancers du foie a triplé chez les hommes et a doublé chez les femmes. Le carcinome hépatocellulaire (CHC), le cancer hépatique primitif le plus commun (ayant ses origines dans le foie), représente jusqu’à 50 % des cancers au monde.

Qui plus est, plus de la moitié des patients atteints d’un cancer du foie ne peuvent faire l’objet de traitement avec les thérapies disponibles actuellement. Cela permet au cancer du foie d’atteindre de nouveaux sommets, contribuant ainsi au fait qu’il représente actuellement la troisième cause de décès responsable de cancer à l’échelle mondiale.

Ayant constaté le besoin urgent d’améliorations et d’innovations, la Fondation canadienne du foie (FCF) s’est associée à la Toronto General & Western Hospital Foundation pour octroyer la plus importante subvention de recherche à ce jour, totalisant 1,2 million de dollars réparti sur une période de trois ans pour soutenir une équipe de médecins et de chercheurs.

Le Dr Ian McGilvray (de l’University Health Network) et son équipe ont travaillé assidûment afin de lutter contre le cancer du foie en exploitant la puissance du système immunitaire. Ce groupe de spécialistes étudie comment éliminer les défenses du cancer du foie et rendre une tumeur vulnérable à la chimiothérapie et à d’autres traitements.

Le cancer du foie est souvent le résultat de maladies du foie non diagnostiquées et non traitées. Puisque le foie joue un rôle important dans la filtration du sang dans le corps, il est fréquent que les cellules cancéreuses provenant de différentes parties du corps circulent dans le sang et s’introduisent dans le foie. En fait, ces « cancers secondaires », ou métastases, sont 30 fois plus probables que les cancers primitifs comme le CHC.

L’équipe du Dr McGilvray a établi des techniques exploitant le potentiel des nanoparticules pour cibler des cellules macrophages associées aux tumeurs (TAM), qui créent une couche défensive autour des cellules cancéreuses et rendent le cancer presque invisible aux systèmes de détection du système immunitaire du corps.

Toutefois, si le corps était en mesure de décomposer les cellules TAM, le système immunitaire pourrait alors trouver et détruire les cellules cancéreuses avec ou sans l’assistance de la chimiothérapie ou d’autres traitements.

« Il existe une recrudescence considérable de cancer du foie au Canada et les traitements disponibles sont souvent insatisfaisants, » remarque le Dr Morris Sherman, président de la Fondation canadienne du foie et hépatologue pratiquant actuellement. « Grâce à l’équipe du Dr McGilvray, notre partenariat avec TG&WHF et la grande générosité de nos donateurs, ce projet nous permet d’aller de l’avant vers des essais cliniques qui pourraient faciliter l’élaboration de traitements plus efficaces contre le cancer du foie. »

Le taux de survie global pour les patients canadiens atteints d’un cancer du foie cinq années après leur diagnostic est d’à peine 20 %.

Il est primordial de reconnaître que même si la recherche peut proposer des réponses en matière de compréhension et de guérison du cancer du foie, il reste encore beaucoup à faire en matière de prévention.

La pensée actuelle est qu’environ la moitié des cancers du foie aujourd’hui pourrait être évitée si les gens réduisaient leur consommation d’aliments gras, d’alcool, et de sucre et s’ils se soumettaient à des tests de dépistage de maladies du foie comme pour l’hépatite B et l’hépatite C.

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